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Libération

Berlusconi, un épouvantail façon Haider

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Des intellectuels italiens mettent en garde contre une victoire du chef de la droite.
publié le 26 mars 2001 à 0h11

Rome de notre correspondant

«Il est nécessaire de battre par le vote le prétendu pôle des libertés. Ce n'est pas une question de droite ou de gauche: c'est la démocratie qui est en jeu.» A quelques semaines des élections générales du 13 mai, quatre intellectuels de renom (le philosophe Norberto Bobbio, Alessandro Galante Garrone, Alessandro Pizzorusso et Paolo Sylos Labini) ont estimé qu'il était urgent de lancer un appel contre Silvio Berlusconi et sa coalition de centre droit, «la Maison des libertés», donnée favorite dans les sondages. Comme en 1994, lorsqu'il avait été pendant sept mois à la tête du gouvernement italien, Silvio Berlusconi et ses alliés suscitent à nouveau de vives préoccupations. Il y a sept ans, le vice-Premier ministre belge, Elio Di Rupo, avait refusé de serrer la main de son homologue italien, Giuseppe Tatarella, membre d'Alliance nationale (anciens néofascistes) à l'occasion de réunions à Bruxelles. De son côté, François Mitterrand avait déclaré: «Il y a un risque de grave altération de la démocratie; le moment est venu de dire: "Attention, danger!"»

Cette fois, ce ne sont pas tant les hommes de Gianfranco Fini que le candidat Berlusconi lui-même et la Ligue du Nord qui provoquent de sérieuses inquiétudes. En effet, il y a eu entretemps le précédent autrichien, où après l'entrée dans le gouvernement de l'extrême droite populiste de Jorg Haïder aux côtés des conservateurs, Vienne a été l'objet pendant huit mois de sanctions européennes surtout symboliq