Jérusalem
de notre correspondante
S'ils ne l'avaient pas encore compris, les membres de la commission d'enquête sur l'origine des violences israélo-palestiniennes sont désormais prévenus: le gouvernement Sharon considérera toute critique, quelle qu'elle soit, comme abusive, et n'envisage en aucun cas d'en tenir compte. L'ex-Premier ministre travailliste, Ehud Barak, a commis «une erreur historique» en acceptant, lors de la conférence de Charm el-Cheikh, la création de cette commission, dite «Mitchell» (du nom du sénateur américain qui la préside), s'est emporté hier matin le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, quelques heures avant de rencontrer ses cinq membres. «Personne, je dis bien personne, n'a le droit de traduire Israël et le peuple juif devant un tribunal des peuples du monde», a-t-il poursuivi en sous-entendant que l'opinion des membres de la commission était déjà faite.
«Aucun rapport». Sur la défensive, Sharon a surtout tenu à clamer son innocence dans le déclenchement de la violence qui, depuis près de six mois, a fait 444 morts, dont 364 Palestiniens, 66 Israéliens, 13 Arabes israéliens et 1 Allemand. «Il est clair pour tout le monde aujourd'hui qu'il n'y a aucun rapport entre ma visite sur le Mont du Temple et la vague de terrorisme», a-t-il affirmé en faisant référence à sa venue sur l'esplanade des Mosquées (appelée Mont du Temple par les juifs) qui, le 28 septembre, avait déclenché la deuxième Intifada. Les Palestiniens et certains pays occidentaux n'avai