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Libération

L'appel de la Cogema

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Elle avait perdu contre Greenpeace.
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publié le 27 mars 2001 à 0h12

La bagarre contre le nucléaire ne se déroule pas qu'en Allemagne. En France, s'est tenue hier l'audience du procès en appel de la Cogema, entreprise publique française chargée du retraitement des matières nucléaires, contre Greenpeace. Le 14 mars dernier, l'association l'avait assigné en référé pour avoir importé d'Australie des déchets nucléaires irradiés, sans disposer de l'autorisation de les retraiter. Le 15 mars, le tribunal donna raison à Greenpeace et interdit au navire Le Bouguenais de décharger le combustible australien. «Cette décision est un tournant, s'était félicité Yannick Rousselet, porte-parole de Greenpeace à Cherbourg. C'est une brèche énorme dans le fonctionnement de la Cogema et rien ne sera plus comme avant.» Mais la Cogema a fait appel.

L'entreprise et Greenpeace se sont donc de nouveau affrontées hier. Me Alexandre Faro, l'avocat de l'association, est revenu sur l'absence d'autorisation. «A l'audience du 15 mars 2001, [la Cogema] a reconnu qu'elle n'avait pas sollicité l'autorisation de traiter ce type de combustibles, a-t-il rappelé. Elle ne fournit pas davantage d'explications sur les raisons qui l'ont conduite à ne pas déposer cette demande d'autorisation, ni d'ailleurs sur les raisons pour lesquelles elle serait tenue de stocker ces déchets en France dans l'attente de leur retraitement.» Pour sa défense, la Cogema a botté en touche et rejeté la responsabilité sur la DSIN (Direction de la sûreté des installations nucléaires), «gendarme» du nucléaire