Abidjan de notre correspondante
Les partisans d'Alassane Ouattara ont remporté leur pari: arriver premiers aux municipales de dimanche. Le Rassemblement des républicains (RDR) de l'ancien Premier ministre devance l'ancien parti unique, le PDCI, et surtout le parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (FPI) du président Gbagbo, en pleine déconfiture. Car les «alassanistes» se paient le luxe de conquérir plusieurs grandes villes de l'Ouest, fief jusqu'alors incontesté de Gbagbo. «Nous venons de prouver que nous sommes un parti à l'implantation nationale», s'est réjouie la secrétaire générale du parti, Henriette Diabaté, pourtant battue à Abidjan.
«Inquiétant». «La percée du RDR s'explique parce que les nordistes, commerçants et musulmans favorables au RDR, sont installés dans toutes les grandes villes, nuance Diégou Bailly, directeur du quotidien indépendant le Jour. Ces élections mettent à nu le caractère ethnique et identitaire du vote ivoirien. C'est inquiétant et cela pose le problème de l'intégration des différentes communautés .» La victoire du RDR hors de son bastion du Nord il enlève San Pedro, le grand port cacaoyer de la côte occidentale, et au centre, Bouaké, la deuxième ville de Côte-d'Ivoire n'en bouleverse pas moins la donne électorale. La classe politique, tous bords confondus, s'accorde à dire qu'«il faut désormais compter avec le RDR».
Hors course de la présidentielle pour cause de «doute» sur la nationalité ivoirienne de son leader, absent des législative