Mexico de notre correspondante

Dernier coup de théâtre des zapatistes: les députés et sénateurs qui attendaient hier le sous-commandant Marcos à la tribune de la Chambre des députés ont vu y monter la «commandante Esther». Un désistement symbolique du «héros» blanc du Chiapas qui a voulu laisser la vedette à une Indienne. En passe-montagne, avec trois autres leaders de l'EZLN (Armée zapatiste de libération nationale) et trois délégués du Congrès national indien, la guérillera a plaidé pour le respect des droits et de la culture des Indiens, face à un hémicycle à peine rempli à moitié.

In extremis. Cela faisait plus de deux semaines que Marcos, accompagné de vingt-trois chefs de son mouvement, était arrivé à Mexico après une longue marche de plus de trois mille kilomètres à travers le pays. Leur objectif: aller devant le Parlement pour exiger l'approbation de la loi en faveur des Indiens. L'audience de quatre heures qui leur a été accordée hier n'avait été consentie qu'in extremis par les députés, qui refusaient de recevoir des rebelles masqués. Très contesté, surtout au sein du Parti d'action nationale (PAN) du chef de l'Etat, Vicente Fox, l'accès des guérilleros au Par lement avait été voté de jus tesse, la semaine dernière, par 220 voix contre 210.

Certaine autonomie. Face à l'intransigeance de certains parlementaires, les insurgés du Chiapas avaient menacé de repartir vendredi dernier de la capitale. La loi sur les droits et la culture des Indiens (10 millions, soit 10 % de