Douala envoyé spécial
On les appelle les «neuf de Bépanda»: neuf jeunes habitants d'un quartier populaire de Douala dont la disparition, fin janvier, s'est transformée en scandale national au Cameroun. Hier encore, plusieurs associations et partis d'opposition ont annoncé la création d'une «commission d'enquête indépendante». Arrêtés par les forces de l'ordre dans le cadre d'une banale enquête, ils n'ont plus donné signe de vie depuis le 29 janvier. Une fois de plus, le Commandement opérationnel, une force spéciale réunissant policiers, gendarmes et militaires, est montré du doigt. Cette unité avait été créée le 20 mars 2000 pour lutter contre l'insécurité dans la capitale économique du pays.
Expatriés visés. Toute l'année 1999, braquages à main armée et agressions s'étaient multipliés dans le grand port du Golfe de Guinée. Premiers visés: les expatriés, dont quelque 2 000 Français. «Ça commençait à ressembler à Lagos», résume un entrepreneur français dont le fils s'est fait braquer sa voiture par quatre hommes équipés d'armes automatiques. «Les gens envisageaient de s'armer. D'autres parlaient de plier bagage.» Comme au Nigeria voisin, les sociétés de gardiennage privé ont commencé à se multiplier. L'assassinat d'un commerçant français au début de l'année dernière a achevé de créer un climat de psychose.
Entorses. Les autorités font donner le Commandement opérationnel et l'armée. Une sage précaution quand on sait que des armes de service avaient été utilisées dans les braquage