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«Nous avons notre amour-propre et nos intérêts»

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publié le 30 mars 2001 à 0h15

Tbilissi envoyée spéciale

En avril 2000, Edouard Chevardnadze, 72 ans, a été réélu en Géorgie avec 80,4 % des voix. L'opinion sait gré à l'ex-chef de la diplomatie d'URSS d'avoir ramené la stabilité alors que le pays a connu deux conflits séparatistes ­ en Ossétie du Sud (1991-92) et Abkhazie (1992-93) ­, et une sanglante guerre civile (1992-93). Mais il s'est discrédité en prenant la défense d'hommes politiques corrompus et en favorisant son clan familial.

Comment pensez-vous améliorer vos relations avec la Russie?

Vladimir Poutine et moi nous sommes mis d'accord pour préparer un nouvel accord bilatéral. Il nous faudra y corriger la décision russe d'instaurer des visas entre nos pays. Entre deux voisins, membres de la CEI, l'introduction d'un tel régime n'est pas intelligent. Qui en souffre? Des centaines de milliers de Géorgiens vivant et travaillant en Russie et les militaires russes basés sur notre territoire.

Les deux dernières bases russes sont-elles là encore pour longtemps ?

Des négociations sont en cours. Ce n'est pas une question facile car ces bases militaires sont une source d'emploi pour la population locale. Mais je ne connais pas un seul pays qui serait satisfait du stationnement sur son sol de forces étrangères. S'il est payant, cela peut être rentable. Or, nous ne recevons rien des Russes.

Votre frontière commune avec la Tchétchénie reste-t-elle une source de friction?

Bien sûr. Dans cette région, côté géorgien vivent 16 000 Tchétchènes ethniques (les Kistines) ins