Les contribuables suédois ont fortement renâclé à payer pour les beuveries des journalistes et délégués européens. L'histoire remonte au week-end dernier. La Suède, qui assure pour la première fois la présidence de l'Union européenne, accueille alors à Stockholm un sommet des Quinze. Vendredi, la mairie organise une soirée pour 2 000 personnes. Dans la cour du prestigieux hôtel de ville, un verre de vin chaud est offert aux invités. Jusque-là, tout est plutôt sympathique. La surprise vient à l'entrée. En échange du carton d'invitation, une hôtesse tend... deux tickets donnant droit à autant de verres de vin pour la soirée. Les vétérans du «cirque» européen s'en étouffèrent de dépit, habitués à voir l'alcool couler généreusement.
«On avait un budget à tenir, se défend une responsable de la mairie de Stockholm. Et ici en Suède, c'est plus habituel de tenir son budget (et toc!) et on a coutume de ne pas inviter gratuitement dans le cadre du service public (et retoc!).» Il fallait donc payer pour les verres suivants. Certes, c'était la mairie et non la présidence qui organisait, note un diplomate suédois. A la cantine du Conseil européen, la bière et le vin forcément importés et hors de prix, taxes obligent étaient à volonté, comme le veulent les usages de l'UE. «Si quelqu'un avait trop bu, ajoute ce diplomate, les journaux suédois auraient fait des gros titres du genre "un délégué européen s'enivre avec l'argent des contribuables suédois", vous pouvez en être sûr.»
Le fait es