Gorleben envoyée spéciale
Posés comme des joyaux sur leur socle roulant, les six sarcophages de déchets nucléaires ont fait une entrée magistrale hier au centre de stockage de Gorleben (nord de l'Allemagne). Escortés de milliers de policiers et surveillés par hélicoptères. Pour mémoire, les six Castor (acronyme pour Cask for Storage and Transport of Radioactive Material) étaient partis lundi de l'usine française de La Hague, juste accompagnés de quelques gendarmes et CRS. Au prix de ce déploiement quasi militaire, les vingt derniers kilomètres de route ont été parcourus en une heure et demie, contre trois heures et demie lors du précédent transport, en 1997.
«Tout s'est déroulé comme dans les manuels, se félicitait hier le coordinateur de la police, Hans Reime. Nous avons fait un travail formidable.» Les policiers ont fait un «travail excellent», a aussi loué le ministre social-démocrate de l'Intérieur, Otto Schily, assurant que «absolument rien n'a mal tourné».
Failles. Tant d'autosatisfaction cache mal que ce convoi a révélé de graves failles dans le dispositif policier: le jeune militant antinucléaire qui réussit à se hisser sur un Castor mardi soir, les quatre membres de l'organisation Robin Wood qui s'étaient bétonnés sur la voie ferrée dans la nuit de mardi à mercredi, ou les milliers de manifestants qui ont occupé la voie ferrée théoriquement interdite d'accès. «Nous avons eu de la chance qu'il n'y ait pas davantage de militants bétonnés sur la voie», avoue, en aparté, u