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Libération

Deuil et colère des colons de Hébron.

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Deux mille Israéliens ont assisté aux obsèques du bébé tué par un Palestinien.
publié le 2 avril 2001 à 0h22

Hébron envoyée spéciale

Devant des centaines de soldats israéliens sur le qui-vive, dans des rues qui avaient été vidées de leurs habitants palestiniens, ils ont lentement longé le marché arabe, prêts à tirer au moindre mouvement suspect alors que des boutiques, saccagées par certains d'entre eux, fumaient encore. Pour accompagner jusqu'au cimetière juif le corps de Shalhevet Pass, la petite Israélienne de dix mois tuée lundi dernier par un sniper palestinien, les colons d'Hébron s'étaient pour la plupart, hier, armés de pistolets et fusils-mitrailleurs. Dans l'odeur des ordures pour rissant au soleil, ils s'échangeaient des autocollants clamant «La retenue nous tue» ou «Pas d'Arabes, pas d'attentats» et arboraient la photo de Meir Kahane, un extrémiste juif qui militait pour l'expulsion des arabes d'Israël et des territoires. «Ces terroristes n'appartiennent pas à la race humaine. On ne peut pas comprendre comment un homme peut tuer un enfant... Est-ce qu'un soldat israélien a jamais visé un enfant palestinien?», s'exclamait David, un colon des environs de Ramallah où, au même moment, un Palestinien de onze ans mourait après avoir été blessé par balles, la semaine dernière, par Tsahal. Interrogé sur le fusil qu'il porte en bandoulière, David s'offusque. «C'est une arme de défense, pas une arme d'attaque!» Et les boutiques arabes brûlées? «Ce sont des gens qui ne sont pas d'ici qui ont fait ça...», répond-il un peu gêné.

Bébé dans les bras. Quelque 2 000 Israéliens étaient ve