Londres de notre correspondant
Pour cause d'épizootie, Tony Blair ne retournera pas devant les urnes le 3 mai comme il en avait l'intention. Accusé par les conservateurs de «faire passer les intérêts de son parti avant ceux du pays», le dirigeant travailliste a finalement accepté de bouleverser son calendrier et de se consacrer entièrement à la lutte contre la fièvre aphteuse. L'échéance devrait être repoussée au 7 juin.
La mesure, qui n'a toujours pas été rendue publique, est considérée comme acquise par toute la classe politique. Le Premier ministre n'a pas besoin d'annuler un rendez-vous qui n'avait pas encore été formellement annoncé. Son mandat s'achève en mai 2002, mais ce n'était un secret pour personne qu'il comptait le remettre en jeu un an plus tôt de façon à profiter de son avance dans les sondages et de ses bons résultats économiques.
En urgence. Il s'apprêtait à demander cette semaine à la reine de prononcer la dissolution de la Chambre des communes. Au lieu de ça, il soumettra en urgence au Parlement, aujourd'hui ou demain, un texte de loi afin de retarder les élections locales, fixées le 3 mai de longue date et qui devaient coïncider avec les législatives. Ce sera la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale que la Grande-Bretagne diffère un scrutin.
Jusqu'à vendredi, le suspense était entier. La plupart des ministres, ainsi que l'appareil du parti suppliaient leur chef de ne pas modifier ses plans. «C'est une décision qui n'appartient pas aux conservateurs