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Libération

Rage antijaponaise en Corée du Sud.

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Des touristes pris à partie après le refus d'indemniser les «femmes de réconfort».
publié le 2 avril 2001 à 0h22

Séoul envoyé spécial

Il ne faisait pas bon, ce week-end, être touriste japonais à Séoul. Dans le quartier d'Insadong, très fréquenté par les visiteurs nippons, plusieurs groupes d'étudiants sud-coréens se sont vengés à leur façon du camouflet infligé jeudi dernier par la Haute Cour de Hiroshima à un collectif d'anciennes «femmes de réconfort». La cour a rejeté en appel la condamnation de l'Etat nippon, prononcée en 1998 par le tribunal japonais de Yamaguchi qui avait, pour la première fois, accordé une indemnisation à une dizaine de femmes (dont trois Coréennes) utilisées comme esclaves sexuelles par l'armée japonaise durant la guerre. Cette décision, qui devrait faire jurisprudence et rendre plus difficile encore les autres demandes de réparation, a aussitôt provoqué la colère dans les universités de Séoul.

«Fuck Japan». Des pirates informatiques sud-coréens ont paralysé samedi le site Internet du ministère de l'Education à Tokyo et attaqué celui du Parti libéral démocrate au pouvoir. Des poignées d'étudiants ont de leur côté pris à partie dimanche des touristes nippons, jetant sur eux des cotons imbibés de peinture rouge et barrant les ruelles pavées d'Insadong avec des banderoles proclamant «Honte au Japon» et «Fuck Japan!».

Que le sentiment antijaponais se manifeste de manière aussi spectaculaire en Corée du Sud n'est pas nouveau. Ancienne colonie nipponne, la péninsule continue de nourrir un profond ressentiment à l'égard de son puissant voisin. Mais le fait que des touris