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Libération

Attaque spectaculaire de la guérilla maoïste au Népal.

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Trente policiers ont été massacrés dans l'ouest du pays.
publié le 3 avril 2001 à 0h22

Guérilla oubliée mais meurtrière, les maoïstes népalais ont lancé hier l'une de leurs attaques les plus violentes. Au moins 30 policiers ont été massacrés dans l'ouest du petit royaume himalayen, le fief du parti communiste maoïste. Ces attaques devaient commémorer le cinquième anniversaire de l'insurrection maoïste, qui a fait plus de 1 500 morts, dont une majorité de civils. Les maoïstes népalais se sont lancés dans la «lutte armée», combattant, selon leur vocabulaire d'une autre époque, les «ennemis de classe», la «bourgeoisie compradore» et ses «représentants féodaux». La vice-Première ministre et ministre de l'Intérieur, Ram Chandra Poudel, s'est aussitôt rendue sur les lieux des massacres, plusieurs postes de police isolés du district de Rukum, cibles habituelles des guérilleros.

«Guerre populaire». Petit pays quasi féodal dominé par une monarchie hindouiste, le Népal, peuplé de 22 millions d'habitants, est l'un des Etats les plus pauvres et les plus inégalitaires du monde. Près de 80 % de la population habite dans des zones rurales avec moins de 200 euros par an, survivant difficilement dans ce pays enclavé entre l'Inde et la Chine. La moitié de la richesse nationale est concentrée dans les mains d'une trentaine de familles de haute caste liées à la monarchie. Une situation qui justifie aux yeux de la guérilla maoïste une «guerre populaire» impitoyable. Les maoïstes s'en prennent ainsi régulièrement aux policiers, mais aussi aux paysans riches, aux usuriers, aux inform