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Libération

La recette autrichienne pour stopper l'immigration: procréer.

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Le projet de loi sur le congé parental reprend une mesure de Haider.
publié le 3 avril 2001 à 0h22

Vienne de notre correspondant

A première vue, on ne peut qu'applaudir des deux mains. Le projet de loi sur le congé parental, concocté par le gouvernement de Wolfgang Schüssel (droite conservatrice alliée à l'extrême droite), semble plein d'avantages pour les couples désireux de participer au rajeunissement de la population autrichienne. La nouvelle loi prévoit non seulement d'augmenter de 7 % l'allocation ­ portée à 6 000 schillings mensuels (436 euros) ­ mais surtout d'en allonger la durée: au lieu des dix-huit mois actuels, ce congé, utilisable dès le premier enfant, passe à trente mois. Une demi-année supplémentaire est même envisageable, attribuable au second parent. Enfin, dans ce nouveau dispositif, toutes les mères seront concernées, et pas seulement celles qui travaillent au début de la grossesse. Etudiantes, chômeuses, femmes au foyer devraient donc pouvoir bénéficier de la générosité de l'Etat.

«Fourneau». «Cette nouvelle loi constitue en fait un piège très dangereux. Dans la pratique, une pression va s'exercer sur les femmes pour les forcer à quitter le marché du travail», dénonce Eva Rossmann, porte-parole du Forum indépendant des femmes, une organisation très représentative de tous les mouvements de défense des droits des femmes. Même son de cloche du côté de l'opposition (sociaux-démocrates et verts), qui n'hésite pas à parler de «politique réactionnaire, qui vise à renvoyer les femmes à leur fourneau».

Pas de crèches. En Autriche, la quasi-totalité des femmes (c