Tokyo de notre correspondant
Plus de soixante ans après les crimes atroces commis par la soldatesque nippone en Corée et en Chine, le Japon enseigne toujours à ses enfants une version édulcorée de son histoire. Le ministère de l'Education japonais a, comme les années précédentes, approuvé mardi la publication de manuels scolaires au contenu manifestement révisionniste. Et, à nouveau, la réaction ne s'est pas fait attendre.
«Vision dénaturée». Mercredi, la Corée du Sud et la Chine ont protesté vigoureusement contre l'attitude des autorités japonaises. «La vision dénaturée du passé que de tels livres donnent aux jeunes générations de Japonais est fortement néfaste aux relations nippo-coréennes», a tonné le gouvernement de Séoul. Les ouvrages en question sont depuis plusieurs mois l'objet d'une vive polémique entre l'archipel et ses voisins les plus proches. Destinés aux 14-16 ans pour la rentrée prochaine, ils minimisent les atrocités commises par l'armée impériale avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, soulignant au contraire la «vaillance» des soldats japonais.
Pour se justifier, l'administration japonaise fait remarquer que plus de 130 passages ont déjà été modifiés à sa demande dans les manuels concernés. Leur version originale avait suscité l'ire de plusieurs universitaires, dont le très respecté président de l'université de Tokyo, Shigehiko Hasumi. «Aucune circonstance ne justifie l'oppression du peuple coréen durant la colonisation japonaise», avait-il déclaré, après