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Libération

Avion-espion: Pékin reste intransigeant

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Estimant que les «regrets» de Bush après la collision ne suffisent pas, la Chine durcit le ton,.
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publié le 9 avril 2001 à 0h26

Pékin de notre correspondant

A première vue, l'enjeu peut sembler dérisoire: «Excuse-toi», dit l'un; «pas question», répond l'autre. Chinois et Américains s'écharpent depuis une semaine autour de cette question d'orgueil ou, pour emprunter un concept bien chinois, afin de ne pas perdre la face. Ni George W. Bush, confronté à sa première crise internationale, dans laquelle de surcroît des militaires américains sont de facto prisonniers, ni Jiang Zemin, soucieux de ne pas apparaître comme un leader faible à un moment de transition politique, ne peuvent se permettre de céder là où l'intérêt réciproque imposerait de rechercher un compromis.

Formule magique. En fait, l'enjeu est bien plus lourd et touche à l'équilibre entre la superpuissance américaine et la puissance en devenir qu'est la Chine communiste. C'est ce qui explique que l'ébauche d'accord que les diplomates des deux pays avaient concoctée vendredi ait apparemment été torpillée par les militaires chinois, soucieux de sortir de ce bras de fer avec Washington en ayant marqué des points. Depuis, Pékin a réaffirmé avec force, dans une lettre du vice-Premier ministre Qian Qichen au secrétaire d'Etat Colin Powell, la demande chinoise d'excuses officielles. Et la Maison Blanche a fait savoir tout aussi nettement que des excuses étaient hors de question. Les deux parties se sont remises au travail, à la recherche de la formule sémantique et politique magique, qui figurera dans un échange de lettres permettant la libération des 2