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Libération

L'Islande entre deux eaux européennes.

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Son Premier ministre rencontre Jacques Chirac, aujourd'hui à Paris.
publié le 9 avril 2001 à 0h26

Reykjavik envoyée spéciale

David Oddsson, le Premier ministre d'Islande, rencontre aujourd'hui à Paris Jacques Chirac, avant de se rendre à Bruxelles. Il est assez rare qu'un dirigeant politique islandais se rende en Europe continentale. Cette île-nation, plantée au milieu de l'Atlantique, est géographiquement aux marges de l'Europe; politiquement, elle a un pied dedans et un pied dehors. Comme David Oddsson l'a déclaré dans un entretien à Libération, avant son départ pour Paris: «Nous nous considérons comme des Européens, de bons Européens, mais tant que nos accords (dans le cadre de l'EEE, l'Espace économique européen, ndlr) fonctionnent, il n'y a aucune raison pour que nous devenions membres de l'Union européenne.»

Prospérité. Depuis dix ans que David Oddsson est Premier ministre, ce pays de moins de 300 000 habitants est prospère: au sixième rang mondial pour le PIB par habitant, c'est le pays d'Europe où l'on vit le plus vieux et le chômage ne dépasse pas 1,3 %. Mais cette prospérité, due essentiellement au florissant secteur de la pêche, a des contreparties: la vie est extrêmement chère.

Depuis quelques années, les Islandais se sont offert des 4 x 4 et ont pris l'habitude de dîner au restaurant. Mais, pour cela, ils passent leur temps à travailler. «Ici, c'est très courant d'avoir deux jobs», affirme Hjörleifur Guttormsson, cofondateur du parti Vert Gauche. Par ailleurs, en 2000, la couronne islandaise a été dévaluée de 10 %, et l'inflation a été de 3,8 %, sans compter un