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Libération

La traite des femmes alarme l'Europe.

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Surtout venues de l'Est, elles seraient 120 000 victimes de ce trafic.
publié le 9 avril 2001 à 0h26

Depuis la chute du mur de Berlin et les guerres de l'ex-Yougoslavie, la traite des femmes est en nette augmentation. Mais les Etats européens, qui sont aussi les principaux destinataires, tardent à s'organiser pour lutter contre ce sinistre commerce. Les participants aux auditions qui ont eu lieu sur le sujet la semaine dernière à Paris par le Conseil de l'Europe n'ont pu que déplorer ce retard et plaider pour une prise de conscience.

Selon des estimations des Nations unies, chaque année, quelque 700 000 femmes et enfants tomberaient dans les mailles des filets de trafiquants de mieux en mieux organisés. Environ 120 000 femmes ­ la plupart originaires de Moldavie, d'Ukraine, de Russie, de Biélorussie et de Roumanie, mais aussi du Nigeria, de Colombie ou d'Equateur ­ se retrouveraient sur les «marchés» européens. Ce trafic, géré par de puissants réseaux internationaux où la mafia albanaise a fait une entrée remarquée, générerait entre 7 et 13 milliards de dollars par an, souvent réinvestis dans l'achat d'armes ou de drogues.

Désabusé. Comparés au trafic de drogue, les moyens mis en oeuvre en Europe pour lutter contre la traite des femmes paraissent souvent dérisoires. Responsable d'une ONG qui s'occupe des prostituées à Nice, où les femmes de l'Est tiennent désormais le haut du pavé, Patrick Hauvuy a dressé un constat désabusé devant la commission du Conseil de l'Europe. «Pour téléphoner à l'étranger, les policiers niçois doivent passer par un standard et demander la communicat