Après les cris de soutien et les effusions de joie à voir affluer tant de sympathisants, une longue attente a commencé pour les journalistes de la chaîne indépendante NTV qui refusent de passer sous la coupe du géant gazier Gazprom, proche du pouvoir. La fête est finie. Les studios sont fermés aux journalistes russes et étrangers qui avaient pris l'habitude de traîner dans les couloirs pour informer ou manifester leur solidarité. La rédaction a aussi retiré le cercle barré d'un trait rouge portant la mention «protestation» pour le remplacer par une inscription plus neutre en lettres blanches serrées autour du logo: «Défendons NTV aujourd'hui.» Aucune manifestation n'est, à ce jour, prévue dans la capitale russe.
Commentaires passionnés. La décision de retourner au rythme de croisière a été prise au lendemain de la manifestation qui a réuni plus de 10 000 personnes à Moscou ce week-end. Lors d'une réunion, le directeur des programmes d'information Gregori Kritchevski a expliqué aux journalistes que NTV devait cesser de ne parler que d'elle-même et montrer comment elle est capable de traiter l'actualité. De tout temps, rappelle la rédaction, le slogan de NTV n'a-t-il pas été: «Notre profession, ce sont les actualités.» Si l'audience de la chaîne a augmenté depuis le début de la crise, beaucoup de téléspectateurs et d'adversaires ont aussi commencé à la stigmatiser pour sa perte de professionnalisme. Il n'a pas été rare de voir des reporters chevronnés achever l