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Libération

Avion-espion : presse et télé au diapason du pouvoir chinois.

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Pékin reste inflexible et exige des excuses américaines.
publié le 11 avril 2001 à 0h27

Pékin de notre correspondant

Depuis le début de la crise avec les Etats-Unis, il y a maintenant dix jours, le pouvoir chinois contrôle soigneusement l'information, afin de parvenir à un savant dosage: montrer au peuple chinois que le gouvernement est ferme face à l'«impérialisme américain», sans pour autant enflammer une opinion prompte à réagir à la cause nationaliste. Ainsi, contrairement à ce qu'on pour-rait croire, cette crise pourtant sévère avec les Etats-Unis est rarement le premier titre des informations télévisées, et, si elle figure à la une des journaux, elle n'en est pas le titre principal.

De ce fait, Pékin n'a pas connu les manifestations de rue qui avaient accompagné, en 1999, le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade par des missiles américains, dont les autorités ont craint qu'elles ne finissent par se retourner contre elles. Elles gardent ainsi les mains libres pour conduire leur bras de fer avec les Etats-Unis, avec la possibilité d'y mettre un terme sans avoir à trop s'inquiéter d'une mobilisation populaire potentiellement incontrôlable.

Flou artistique. La presse chinoise est, de ce point de vue, exemplaire, obéissant à la ligne définie par les services de propagande. Sur les faits eux-mêmes, on excusera les citoyens chinois de croire que l'incident avec l'avion américain s'est déroulé dans l'espace aérien chinois alors qu'il s'est produit au-dessus des eaux internationales: le pouvoir comme les moyens d'information ont laissé planer un flou artist