Les minorités des hauts plateaux ont une longue tradition de résistance au pouvoir central. Dans cette région accidentée qui couvre les provinces de Kontum, Gia Lai et Dac Lac, les Montagnards, comme les appelaient les ethnographes de l'Indochine française, sont environ un million, répartis en une dizaine d'ethnies dont les principales sont les Jaraï (200000), les Rhade (140000), les Ba-na (110000) et les Co-Ho (70000). Vivant dans des villages d'une cinquantaine de familles, ils pratiquent la culture sur brûlis et vivent de chasse, de pêche et de cueillette. Evangélisés par les pasteurs américains, de nombreux Montagnards sont devenus protestants, mais la majorité reste animiste. Ils ont tour à tour donné du fil à retordre et collaboré avec l'armée coloniale française, qui n'a jamais vraiment contrôlé ces vallées reculées. En 1964, des Montagnards créent le Fulro (Front uni de libération des races opprimées), qui lutte d'abord contre l'armée sud-vietnamienne du régime de Saigon, puis, aux côtés des Forces spéciales américaines, contre les communistes vietnamiens. 250000 Montagnards périssent. Après la chute de Saigon, le 30 avril 1975, les combattants du Fulro ne reçoivent plus d'assistance des Etats-Unis. En octobre 1992, l'Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge (Apronuc) reçoit la reddition des 400 derniers combattants, qui s'installent en Caroline du Nord (Etats-Unis) près de la base des Forces spéciales, leurs anciens camarades d'armes. Depuis 1975, l'attitud
Une longue tradition de résistance.
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par Arnaud Dubus
publié le 11 avril 2001 à 0h27
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