Washington de notre correspondant
Le candidat George W. Bush avait annoncé une politique étrangère «humble». Une promesse non tenue. En moins de trois mois, les Etats-Unis ont réussi à froisser une bonne partie de la planète: la Russie, en annonçant l'expulsion d'une quarantaine de diplomates, en chiffonnant le traité ABM sur la défense antimissile...; les pays arabes, en bombardant la banlieue de Bagdad; la Corée du Sud, en interrompant les pourparlers avec celle du Nord; la Chine, en l'accusant d'aider militairement l'Irak, en affichant leur volonté de réarmer Taïwan, en refusant de s'excuser pour la collision aérienne du début du mois...; l'Europe et le Japon, en déchirant le traité de Kyoto sur le réchauffement climatique; et même le Canada voisin, en offrant aux compagnies pétrolières l'accès à la réserve naturelle de l'Arctique...
Apprentissage. Maladresse du débutant ou brutalité délibérée? Les spécialistes américains sont divisés. Les uns parlent d'une phase d'apprentissage et de tâtonnements, d'autres d'un retour volontaire à une forme d'unilatéralisme. La majorité penche pour un mélange des deux. «George W. Bush, est inexpérimenté et visiblement un peu impulsif, analyse Glynn Wood, professeur à l'Institut d'études sur la politique internationale de Monterey (Californie). Les gens qui l'entourent, au plus haut niveau, sont, eux, très chevronnés, mais ils ont été pendant longtemps en dehors des affaires gouvernementales. Enfin, les responsables de niveau intermédiaire