Menu
Libération

Dévotion à rallonge.

Article réservé aux abonnés
publié le 13 avril 2001 à 0h28

On doit à la chrétienté le vendredi saint et le lundi de Pâques. On doit à l'eurocratie le jeudi saint et le mardi de Pâques. Ça n'est nullement un gag, ces appellations figurant dans un document officiel de l'Union répertoriant les «jours fériés et de fermeture des bureaux en 2001». Les fonctionnaires européens sont ainsi les seuls travailleurs du monde chrétien à stopper toute activité durant six jours pour fêter ­ sans doute dévotement ­ Pâques... Depuis mercredi soir, le quartier européen de Bruxelles s'est transformé en désert jusqu'à mercredi prochain. En fait, l'activité communautaire est totalement désorganisée depuis lundi, beaucoup de fonctionnaires ayant complété cette pause obligée par trois jours de vacances. Le problème est que ces congés à rallonge se sont multipliés: vingt jours ouvrables sont actuellement fériés. Il y a, entre autres, le 9 mai, fête de l'Europe ou «saint Schuman», le vendredi 25 mai, jour du «lendemain de l'Ascension», mais le 4 juin n'est pas suivi d'un «lendemain du lundi de la Pentecôte» (faiblesse syndicale, sans doute). Enfin, en congés du lundi 24 décembre («veille de Noël») jusqu'au mercredi 2 janvier (c'est le «lendemain de nouvel an»), les fonctionnaires ne recommenceront à travailler, au mieux, que le jeudi 3. Et puis il y a les petits arrangements: «Beaucoup de fonctionnaires prennent leurs vacances du 15 juillet au 15 août, afin de bénéficier d'un mois d'août où l'activité n'est pas énorme, raconte un diplomate. Quand on veut org