Washington
de notre correspondant
Trop de gens voulaient le voir mourir. Depuis des semaines, ils protestaient, écrivaient à Washington... Les familles des victimes de l'attentat d'Oklahoma City, en 1995, exigeaient de pouvoir assister aux derniers instants du responsable de leur cauchemar, Timothy McVeigh, 32 ans. Le 16 mai, ce dernier doit être tué par injection létale dans le pénitencier de Terre-Haute, dans l'Indiana, la première exécution au niveau fédéral depuis près de quarante ans.
Circuit fermé. Or la salle est bien petite: six places pour les avocats, le ministre du culte et la famille du condamné, dix places pour la presse et dix places pour des citoyens, tirés au sort. Dans le cas de McVeigh, qui a renoncé à faire appel du jugement le condamnant à mort, plus de 250 personnes demandaient à être présentes. L'attentat de 1995, commis pour venger les victimes de la secte assiégée à Waco, avait fait 168 morts, dont 19 enfants.
Hier matin, au cours d'une conférence de presse à Washington, l'Attorney General («ministre de la Justice»), John Ashcroft, a annoncé qu'il avait accepté de prévoir une diffusion en circuit fermé de l'exécution. Une première. Lors de sa visite à Oklahoma City, mardi, Ashcroft a été convaincu qu'une telle diffusion pouvait aider les familles «à fermer ce chapitre de leur vie». Il a visité le mémorial des victimes de l'attentat et rencontré une centaine de personnes, survivants ou parents de victimes. «J'avais une compréhension intellectuelle [de leur