L'enclave musulmane de Srebrenica, au nord de la Bosnie, placée sous la protection de l'ONU, est tombée en juillet 1995 sans même qu'il y ait eu de frappes des avions occidentaux pour bloquer l'avance serbe. Pourquoi une telle absence de réaction? C'est l'une des principales questions autour de cette tragédie, marquée par les exécutions massives de quelque 7 000 civils par les forces du général serbe bosniaque, Ratko Mladic, depuis inculpé de génocide et crime contre l'humanité par le Tribunal pénal international de La Haye. Deux anciens ministres néerlandais, Hans Van Mierlo, titulaire à l'époque des Affaires étrangères, et Joris Voorhoeve, son homologue de la Défense, sont venus témoigner hier devant la mission parlementaire d'information de l'Assemblée nationale, contestant la version fournie jusqu'ici par les autorités françaises. L'ancien Premier ministre Alain Juppé avait, lui, affirmé le 24 janvier que c'était «à la demande expresse des Hollandais que l'hypothèse d'une intervention avait été écartée».
Menaces serbes. Selon les deux ministres hollandais, les autorités de La Haye consultées pour la première fois le 10 juillet avaient insisté pour que des frappes aient lieu malgré la prise en otages d'une quarantaine de leurs soldats. Les officiers sur place comme leur ministre de la Défense étaient sûrs qu'à l'aube du 11 juillet «un grand nombre d'avions de l'Otan attaqueraient l'artillerie serbe». Rien n'est venu. En début d'après-midi seulement, deux F16 hollandais, so