Los Angeles
de notre correspondante
Mercredi, les Angelinos se sont réveillés surpris d'eux-mêmes: c'est bien le fils d'un pauvre immigrant mexicain, Antonio Villaraigosa, qui est en tête dans la course au poste de maire de la deuxième ville des Etats-Unis. Los Angeles, après huit ans de règne de Richard Riordan, républicain, milliardaire et blanc, va probablement se retrouver avec un maire démocrate et latino.
Avec 30 % des voix au premier tour, Villaraigosa a doublé les autres candidats, y compris l'autre latino, Xavier Beccera, avec qui il a partagé les suffrages de la communauté hispanique, qui s'est massivement rendue aux urnes. Alors que les latinos n'ont représenté que 8 % des voix aux élections de 1993, ils ont fait, mardi, une percée historique: plus de 20 % des votants, selon un sondage du Los Angeles Times. On estime qu'aujourd'hui près de la moitié de la population de Los Angeles parle espagnol. Selon le dernier recensement, les Hispaniques ont augmenté de 60 % aux Etats-Unis, où ils sont aussi nombreux que les Africains-Américains et, en Californie, les Blancs non hispaniques sont déjà minoritaires.
Mobilisation. La communauté hispanique va sûrement se mobiliser pour faire passer son «premier maire latino» au second tour en juin. Pourtant, «Antonio», comme on l'appelle maintenant à Los Angeles, l'a encore répété mercredi: «Je ne veux pas être le premier maire latino. Je veux être le maire de toute la ville. A Los Angeles, on parle 144 langues différentes, il faut qu