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Libération

Le Péruvien Garcia, roi du mea-culpa

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Candidat à la présidentielle, il tente de faire oublier son passé.
publié le 16 avril 2001 à 0h29

Lima envoyé spécial

«Cette fois, vous ne serez pas déçus.» L'ancien président péruvien Alan Garcia le martèle de meeting en plateau télé : s'il est élu, c'est promis, il ne renouvellera pas les erreurs de son mandat passé (1985-1990), une des périodes les plus sinistres de l'histoire du pays, marquée par l'hyperinflation, la pénurie, la dégringolade du pouvoir d'achat. Alan Garcia, leader de l'Apra (Alliance populaire révolutionnaire américaine, dite «sociale-démocrate»), est l'invité- surprise de ces élections de l'après-Fujimori, l'ex-«président dictateur» (1990-2000) aujourd'hui en exil au Japon. Arrivé d'une courte tête en deuxième position au premier tour, le 8 avril, devant la candidate de droite Lourdes Flores, Alan Garcia (25,8 %) affrontera au second ­ dont la date n'a pas encore été fixée ­ Alejandro Toledo (centre gauche, 36,5 %), qui fut le principal opposant à Alberto Fujimori. Rentré lui-même d'un exil franco-colombien de neuf ans le 27 janvier, Alan Garcia a ressuscité en quelques semaines de campagne, à tel point que plus personne aujourd'hui ne se risque encore à prédire la victoire pourtant annoncée d'Alejandro Toledo.

«Tout manquait.» «Ce résultat du premier tour est un désastre, les années Alan Garcia ont été plus que noires, à croire que les Péruviens ont la mémoire qui flanche», estime Juan Miguel, 35 ans, cadre dans une grande banque, qui a voté pour Lourdes Flores. Et de raconter l'inflation à 2 700 %, «quand les prix changeaient d'heure en heure au poi