Moscou
de notre correspondante
Au lendemain du «putsch» du Kremlin contre l'unique chaîne d'opposition d'audience nationale, les téléspectateurs moscovites auront eu le droit de «regarder» l'émission phare de NTV Itogui (Bilans)... à la radio, sur les ondes d'Echo de Moscou. Théoriquement, ce programme a trouvé refuge hier soir sur la petite chaîne TNT, qui appartient au groupe Media Most, fondateur de NTV, mais cette chaîne, orientée vers les régions, est très mal captée dans la capitale russe. Ainsi la confusion était totale.
Direct sauvage. Samedi matin, après une semaine de conflit ouvert entre la nouvelle direction nommée par le géant gazier Gazprom, dont le principal actionnaire est l'Etat, et la rédaction réclamant son indépendance, les nouveaux maîtres tout dévoués à Poutine ont pris possession des lieux. De nouveaux vigiles, appuyés par les forces spéciales du ministère de l'Intérieur, se sont installés vers 4 heures du matin au huitième étage de l'immeuble abritant la chaîne. Le nouveau rédacteur en chef et le nouveau directeur sont arrivés dans la foulée. L'action, ont-ils précisé, s'est déroulée «sans violence». Les gardes avaient une liste de journalistes qu'ils pouvaient laisser pénétrer dans les bureaux et d'autres auxquels ils devaient barrer l'entrée. Des scènes cocasses se sont produites. Le journaliste Vladimir Kara-Mourza, animateur du programme Aujourd'hui à minuit, a raconté sur le site Internet de la chaîne qu'ayant appris ce qui se passait, il s'était in