Rome de notre correspondant
A presque 81 ans, Jean-Paul II a achevé hier à Castelgandolfo son marathon pascal, fatigué mais souriant. Après avoir renoncé vendredi dernier à parcourir l'ensem ble du chemin de Croix autour du Colisée se contentant, d'un pas incertain, de porter la croix durant les deux dernières stations, il a hier matin dialogué, amusé, avec quelques fidèles polonais qui l'avaient suivi dans la résidence d'été des papes: «Rentrez chez vous, parce qu'à Castelgandolfo, il fait froid», leur a-t-il lancé à l'issue de la messe. «Rentrez à la maison, cela ramènera le beau temps», a-t-il ajouté sur le ton de la plaisanterie.
Laborieux. La bonne humeur du pape n'a toutefois pas totalement dissipé les interrogations qui se multiplient à propos de son état de santé. Victime d'un attentat en 1981, atteint de la maladie de Parkinson et d'une hémiplégie faciale, plusieurs fois opéré notamment pour une tumeur au colon en 1992 et au col du fémur en avril 1994, Jean-Paul II présente une silhouette de plus en plus voûtée, une élocution laborieuse et éprouve de visibles difficultés à contenir le tremblement de sa main gauche. Dimanche, le pape a d'ailleurs dû renoncer à prononcer sa traditionnelle bénédiction urbi et orbi depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre dont l'accès nécessite un long cheminement à travers les salles du Vatican. Devant l'autel finalement dressé sur la place Saint-Pierre, Jean Paul II a néanmoins trébuché alors qu'il s'apprêtait à célébrer p