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Libération

La Belgique juge quatre «génocideurs» rwandais

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Un intellectuel, un notable et deux religieuses comparaissent pour crimes contre l'humanité.
publié le 17 avril 2001 à 0h30

C'est un procès historique qui s'ouvre aujourd'hui à Bruxelles: pour la première fois une cour d'assises belge est appelée à se prononcer sur des accusations portées contre quatre citoyens rwandais soupçonnés d'avoir participé au génocide qui s'est déroulé dans ce petit pays de l'Afrique des Grands Lacs en 1994. 171 témoins dont une cinquantaine venus du Rwanda devraient défiler à la barre pour ce procès dont la préparation a déjà coûté près de 20 millions de francs français (3,05 millions d'euros) et qui durera de quatre à six semaines. Sur le banc des accusés rwandais, deux hommes et deux femmes, deux religieuses feront face à un jury populaire belge qui «devra surmonter les barrières culturelles» pour se «confronter à l'horreur» du génocide, comme le fait remarquer Alisson Desforges de l'ONG Human Rights Watch qui déposera en tant qu'expert lors du procès.

800 000 morts. En 1994, le bain de sang rwandais a provoqué la mort de 800 000 personnes en seulement trois mois. Principale cible des massacres: l'ethnie minoritaire tutsie mais aussi les Hutus modérés qui refusaient la logique d'exclusion ethnique des extrémistes. La communauté internationale coupable d'avoir refusé d'intervenir pendant les massacres finira par reconnaître l'importance de la tragédie: le génocide rwandais est avec la Shoah, le seul crime contre l'humanité du XXe siècle à avoir été officiellement désigné comme un génocide par l'ONU.

Reste à juger les coupables: un tribunal international, copie conforme d