Le procès concernant l'une des plus grandes affaires politico-sécuritaire de la «sale guerre» n'aura duré qu'un jour avant que le verdict ne tombe: Fouad Boulemia est condamné à mort. En reconnaissant ce chômeur cou pable de l'assassinat d'Abdelkader Hachani, le tribunal d'Alger a classé, jeudi soir, le dossier de l'exécution le 22 novembre 1999 de l'un des trois principaux dirigeants du FIS. Pourtant, tout le procès a mis à mal la thèse officielle d'un meur tre commis par le GIA.
«Je n'ai pas assassiné Hachani. Au moment du crime, j'étais à la mosquée de Mohammadia», dira d'entrée de jeu Boulemia tout en reconnaissant avoir rejoint les groupes armés au début 1995 mais les avoir abandonnés «bien avant» le crime. Boulemia est ainsi revenu sur les «aveux» faits lors de son arrestation. «Ils m'ont été arrachés sous la torture», a-t-il affirmé sans vraiment surprendre.
Menaces. En effet, la version officielle selon laquelle Boulemia avait croisé «par hasard» Hachani chez son dentiste et l'avait tué après avoir vérifié son identité, n'avait guère convaincu. Autre bizarrerie: Boulemia ne s'est débarrassé ni de son arme, ni des papiers de la victime qu'on retrouvera sur lui lors de son arrestation trois semaines après! Face à tant d'invraisemblances, la famille de Hachani avait demandé qu'on «cesse cette mascarade», qu'on «débusque les vrais assassins qui se recrutent au sein du pouvoir».Ê
Le contexte dans lequel a été abattu le plus politique et le plus pragmatique des dirigeants isl