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Libération
Interview

«Le différend qui nous oppose n'est pas d'ordre sécuritaire»

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publié le 17 avril 2001 à 0h30

Gaza envoyé spécial

L'homme est discret, courtois. Un sexagénaire élégant, sans la moindre ostentation orientale. Amine El Hindi a passé la moitié de sa vie dans les services de renseignements palestiniens dont il assure désormais la direction générale. Un parcours sans faute, de la résistance clandestine aux pourparlers de paix. Ses homologues israéliens le tiennent pour responsable de l'attentat de Munich, en 1972. L'ancien fedayin n'en a pas moins la charge de maintenir ouvert le dernier canal officiel de communication existant aujourd'hui entre l'Autorité palestinienne et le gouvernement d'Ariel Sharon. Dans son bureau de Gaza, il répond aux questions de Libération.

De «révolte des pierres», l'Intifada semble désormais s'être transformée en une résistance de plus en plus militarisée.

Bien sûr, la situation est aujourd'hui totalement différente de celle qui prévalait au début de l'Intifada. Le soulèvement a commencé par une flambée de colère, expression de l'exaspération de la population face à l'entêtement des Israéliens à ne pas avancer dans le processus de paix. Or l'armée israélienne a répondu par un feu meurtrier, une répression d'une brutalité extrême qui a choqué l'opinion internationale. Ses soldats ont rasé tous les obstacles qui obstruaient les champs de tir de leurs postes militaires... Dès lors, il devenait impossible pour les manifestants de jeter des pierres sans s'aventurer sur de longs glacis à découvert en prenant des risques considérables. Et l'Autorité pal