Le Liban semble voué à rester un «théâtre de poche» du conflit syro-israélien, sinon régional. Les raids israéliens qui ont détruit, dans la nuit de dimanche à lundi, une station radar syrienne dans la Békaa, à la frontière libano-syrienne, viennent, une fois de plus, le confirmer. C'est en effet dans ce petit pays, régi pendant deux décennies par un condominium syro-israélien, que Damas et l'Etat hébreu ont coutume de régler leurs comptes. Et, le plus souvent, par Libanais interposés. A cet égard, l'attaque d'hier est inédite. L'opération, une riposte à la mort d'un soldat israélien tué samedi par le Hezbollah, a pris délibérément pour cible les intérêts syriens au Liban, pour la première fois depuis 1982. En cela, elle obéit à «l'ordre des choses», selon le mot d'un expert libanais. Alors que l'Etat hébreu accuse Damas d'être le commanditaire des attaques du Hezbollah, jusqu'ici c'étaient surtout des cibles libanaises qui étaient visées. «La Syrie veut cette confrontation, précise un analyste libanais, il est donc normal, et surtout plus juste, qu'elle en paie le prix.»: 3 soldats tués et 5 blessés.
Tension. Le cabinet Sharon entend ainsi contraindre Damas à museler le mouvement islamiste chiite. Car le Hezbollah, qui fut le fer de lance de la résistance à l'occupation israélienne du sud du Liban, poursuit ses attaques malgré le retrait de l'occupant, en mai. Un repli venu priver Damas d'une résistance à bon compte qu'il utilisait contre Israël pour l'amener à négocier la r