Montréal

de notre correspondante

Québec a renoué avec sa vocation historique de ville fortifiée. Désormais, sur près de quatre kilomètres, en prolongement des remparts séculaires, un mur de béton surmonté d'une clôture grillagée ceinture le coeur de la capitale provinciale. C'est à l'intérieur de ce périmètre de sécurité que vont se réunir, du 20 au 22 avril, trente-quatre chefs d'Etat et de gouvernement du continent afin de poursuivre les négociations sur la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA). Et c'est en périphérie de ce «mur de la honte» que des milliers de militants vont se rassembler à compter d'aujourd'hui pour manifester leur opposition au projet. Trois mois après le Forum social de Porto Alegre, Québec a donné rendez-vous aux antimondialistes.

Modèle néolibéral. Ce matin, deux mille d'entre eux, représentants de groupes communautaires et syndicaux de toutes les Amériques, se réunissent dans le cadre du Sommet des peuples. Ce contre-sommet officiel (le premier du genre a eu lieu à Santiago du Chili en 1998) qui vise à élaborer des propositions alternatives «via bles et concrètes» au modèle néolibéral, s'achèvera par la publication d'une déclaration politique qui sera soumise aux dirigeants étrangers. «Nous ne sommes pas contre le libre-échange ni contre l'intégration continentale en tant que tels, nuance l'une des coordinatrices du Sommet, mais nous nous opposons à un processus qui ne tient pas compte des préoccupations et des demandes de la société civile.» Pend