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Libération

Après les images, Poutine veut faire taire les mots

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Un journal d'opposition est fermé, un autre menacé.
publié le 18 avril 2001 à 0h30

Moscou de notre correspondante

Un nouveau coup a été porté au groupe de presse d'opposition Media Most ­ fondateur de la chaîne de télévision indépendante NTV, récemment reprise en main par l'Etat russe ­ avec la fermeture du quotidien Sevodnia et le licenciement collectif de la rédaction du magazine hebdomadaire Itogui.

Officiellement, ces mesures ont été prises pour des raisons financières. Mais la brutalité avec laquelle elles ont été appliquées donne à penser qu'il existe une intention délibérée d'abattre les derniers vestiges de ce qui fut l'empire médiatique de Vladimir Goussinski. Le fondateur de Media Most est harcelé par le Kremlin qui demande son extradition à l'Espagne, pays où il s'est réfugié. Le même sort attend la radio Echo de Moscou, dont un quart des actions devrait échoir dans trois mois entre les mains du géant gazier Gazprom, déjà titulaire de 25 % des parts, reçues en échange des dettes contractées par Media Most.

Le directeur de la maison d'édition Sem Dneï, qui publie Sevodnia (67 000 exemplaires) et Itogui (85 000 exemplaires), avait annoncé récemment son intention de fermer Sevodnia en raison des pertes accumulées par le journal. La fermeture était prévue le 1er mai. Mais, dès lundi soir, le directeur de Sem Dneï ­ propriétaire de 25 % des parts et rallié à Gazprom, qui en détient 25 % plus une voix ­ a empêché la parution du numéro déjà prêt.

Porte close. Quant aux soixante-dix journalistes d'Itogui, ils ont tout simplement trouvé porte close mardi, le