Khan Younès envoyé spécial
Sur l'écran de télévision défilent les images de destruction. Décombres d'un quartier populeux rasé par les blindés israéliens. Bilal s'enfonce dans un sofa, allume une cigarette, se déleste de son fusil et entame sa démonstration. «Voilà ce qui nous pousse à agir.» Constat sans fougue ni véhémence. Pour ce jeune commandant, patron des structures clandestines dans la bande de Gaza, le choix des armes s'impose comme une évidence. «Nous avons suivi le chemin de la paix et, à notre grand regret, avons trouvé la voie barrée par l'égoïsme israélien, un refus borné à reconnaître les droits palestiniens. Nous avons frappé à toutes les portes, dans le monde arabe, aux Etats-Unis, en Europe. Sans succès. Alors nous avons pris nos responsabilités: le recours aux opérations militaires pour protéger notre peuple.»
Chaque nuit, à la mitraillette, à la mine ou au mortier, ses fedayin harcèlent les casernes et les colonies juives. Attentats, embuscades, escarmouches, les combattants de l'ombre multiplient leurs coups de main. Jour après jour, Tsahal durcit ses représailles, bombardements, exécutions, punitions collectives. Assuré de son bon droit, Bilal accepte avec résignation l'escalade militaire, sa cohorte de peines, de destructions. «Nous sommes en guerre. Nous ne fixons donc aucune limite à nos opérations. Tant que les Israéliens occuperont nos terres, qu'ils n'auront pas mis en oeuvre l'ensemble des accords signés depuis Oslo, nous poursuivrons le combat ave