Pékin de notre correspondant
En guise de bienvenue à la délégation américaine, le quotidien populaire chinois Pékin Soir a publié, hier en une, la photo qui vient de gagner le prix Pulitzer: un policier américain, fusil en avant, fait face au petit Cubain Elian Gonzalez lors de l'opération destinée à le reprendre à sa famille à Miami. Avec une légende peu aimable: «Cette photo montre comment les soldats américains s'occupent des droits de l'homme»...
Hier, pour la première rencontre sino-américaine depuis la libération de l'équipage de l'avion-espion, la semaine dernière, l'ambiance était à l'image de cette une: glaciale. Deux heures et demie d'entretiens ont produit le dialogue de sourds attendu, au point que les Américains conditionnent la tenue d'une deuxième rencontre, initialement prévue aujourd'hui, à une attitude chinoise plus «productive». De part et d'autre, on confirme que la première réunion n'a servi qu'à réaffirmer les versions déjà connues et totalement contradictoires de la collision du 1er avril entre l'avion-espion EP3 et un chasseur chinois en mer de Chine du Sud.
Pour bien montrer leur humeur non conciliante, les Américains avaient envoyé à Pékin une délégation largement composée de militaires de haut rang, et conduite par un sous-secrétaire d'Etat à la Défense. Les Chinois, eux, ont mis en avant leurs diplomates, sans pour autant assouplir leur position. Nul ne s'attendait toutefois à ce que ce premier round suffise à régler les nombreux problèmes en sus