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Libération

Avion-espion: toujours l'impasse

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La première rencontre sino-américaine depuis la crise a été glaciale.
publié le 19 avril 2001 à 0h31

Pékin de notre correspondant

En guise de bienvenue à la délégation américaine, le quotidien populaire chinois Pékin Soir a publié, hier en une, la photo qui vient de gagner le prix Pulitzer: un policier américain, fusil en avant, fait face au petit Cubain Elian Gonzalez lors de l'opération destinée à le reprendre à sa famille à Miami. Avec une légende peu aimable: «Cette photo montre comment les soldats américains s'occupent des droits de l'homme»...

Hier, pour la première rencontre sino-américaine depuis la libération de l'équipage de l'avion-espion, la semaine dernière, l'ambiance était à l'image de cette une: glaciale. Deux heures et demie d'entretiens ont produit le dialogue de sourds attendu, au point que les Américains conditionnent la tenue d'une deuxième rencontre, initialement prévue aujourd'hui, à une attitude chinoise plus «productive». De part et d'autre, on confirme que la première réunion n'a servi qu'à réaffirmer les versions déjà connues ­ et totalement contradictoires ­ de la collision du 1er avril entre l'avion-espion EP3 et un chasseur chinois en mer de Chine du Sud.

Pour bien montrer leur humeur non conciliante, les Américains avaient envoyé à Pékin une délégation largement composée de militaires de haut rang, et conduite par un sous-secrétaire d'Etat à la Défense. Les Chinois, eux, ont mis en avant leurs diplomates, sans pour autant assouplir leur position. Nul ne s'attendait toutefois à ce que ce premier round suffise à régler les nombreux problèmes en sus