Menu
Libération

Camouflet américain pour Israël

Article réservé aux abonnés
L'Etat hébreu a tenté de justifier, hier, son retrait de la bande de Gaza.
publié le 19 avril 2001 à 0h31

Ebranlé par le coup de semonce américain, le cabinet d'Ariel Sharon tentait, hier, de sauver la face. Le ministre de la Défense, Benyamin Ben Eliezer, a laissé entendre que l'armée, qui s'est retirée mardi soir de Beit Hanoun, une zone de la bande de Gaza réinvestie la veille par Israël alors qu'elle est juridiquement sous contrôle palestinien total, n'avait pas cédé à la pression de Washington. «D'abord, nous ne nous sommes pas retirés (du secteur). Nous (y) avons pénétré pour une période limitée de vingt-quatre heures et cela, pour partir après. Point», a martelé le ministre. Le porte-parole d'Ariel Sharon, Raanan Gissin, a même fait valoir ironiquement que le repli de l'armée avait été décidé alors que le secrétaire d'Etat américain «dormait encore du sommeil du juste», à 4 heures du matin à Washington. Mardi, en effet, Colin Powell avait jugé «excessive et disproportionnée» l'incursion militaire israélienne à Gaza en riposte à des tirs de mortier. Un véritable revers pour Israël, qui a tenté, en vain, de dissuader les Etats-Unis de publier la déclaration de Powell. Selon des sources diplomatiques à Washington, «les Etats-Unis voulaient que le monde sache qu'Israël avait franchi une ligne rouge».

Désaveu. Soucieux de minimiser le camouflet infligé à l'Etat hébreu, le chef de la diplomatie israélienne a mis les critiques américaines sur le compte de «problèmes de communication». Shimon Pérès a expliqué à Colin Powell que ces problèmes «venaient de ce qu'Israël n'avait pas i