Silence radio à Bujumbura: hier, un groupe d'officiers tutsis s'est emparé du siège de la radio nationale et de l'aéroport dans la capitale burundaise. Intervenant sur les ondes avant d'en interrompre tous les programmes, le chef des jeunes putschistes, le lieutenant Pasteur Ndakarutimana, a alors annoncé la suspension du gouvernement et du Parlement ainsi que la fermeture des frontières et de l'aéroport.
Cependant, en début de soirée, le coup d'Etat du «Front de la jeunesse patriotique» semblait avoir échoué. En l'absence du président Pierre Buyoya, en déplacement au Gabon, le ministre de la Défense, Cyrille Ndayirukiye, a organisé la contre-offensive des troupes loyalistes qui ont pris position autour du siège de la radio en fin d'après-midi. Quant au ministre des Relations avec le Parlement Eugène Nindorera, joint par l'AFP, il affirmait continuer à travailler tranquillement dans son bureau!
Instabilité. Quelle que soit l'issue de cette journée particulière, la tentative de coup de force d'un quarteron de sous-officiers annonce une nouvelle phase d'instabilité inquiétante dans ce petit pays de l'Afrique des Grands Lacs composé, comme le Rwanda voisin, d'une majorité de Hutus et d'une minorité de Tutsis.
Depuis 1993, les affrontements interethniques ont fait plus de 200 000 morts au Burundi. Les efforts pour y ramener la paix ont pourtant mobilisé un aréopage de grandes figures africaines: Julius Nyerere, père de l'indépendance de la Tanzanie, puis Nelson Mandela, héros de la