Des adolescents contre des policiers munis de fusils et de balles réelles: pendant deux jours, Addis-Abeba a connu des affrontements particulièrement violents entre forces de l'ordre et jeunes lycéens. Hier, le calme était cependant revenu dans la capitale éthiopienne, mais la police maintenait une présence visible dans les rues de la ville, alors que les hôpitaux présentaient le bilan des violences. Celui-ci est particulièrement lourd: selon les chiffres officiels, les heurts ont fait 39 morts et 250 blessés par balles. Dans plusieurs quartiers de la capitale, des magasins ont été pillés et des voitures incendiées. A l'origine de cet embrasement qui a transformé Addis-Abeba en champ de bataille, la grogne des étudiants, qui réclament plus de liberté d'expression. Depuis une semaine, ils boycottent les cours, exigeant notamment la levée du service de sécurité «trop strict» dans le campus et la réapparition d'un journal étudiant interdit par l'administration. Déjà, le 11 avril, le campus avait été le théâtre d'affrontements entre étudiants et forces de l'ordre, faisant 45 blessés. Quelques jours plus tard, une rencontre entre le ministre de l'Education et les étudiants a tourné court. C'est donc pour manifester leur soutien aux étudiants que les lycéens sont descendus à leur tour dans les rues de la ville, mardi et mercredi. La réaction des forces de l'ordre a été radicale. La police n'a pas hésité à traquer les jeunes manifestants dans les églises et les mosquées où ils avai
Répression sanglante à Addis-Abeba
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par Maria Malagardis
publié le 20 avril 2001 à 0h32
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