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Libération

Ariel Sharon, le «guerrier» bat en retraite

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La colère internationale le contraint à revoir sa stratégie.
publié le 21 avril 2001 à 0h32

Jérusalem de notre correspondante

Mauvaise semaine pour Ariel Sharon. Entre le peu d'intérêt montré pour le Proche-Orient par la nouvelle administration américaine et la faiblesse diplomatique des Européens, le Premier ministre israélien pensait avoir les mains libres pour lutter contre la rébellion palestinienne. Cette impression lui a fait commettre, ces derniers jours, deux erreurs. En demandant à Tsahal, lundi, de bombarder des cibles syriennes au Liban, puis d'entrer en zone autonome palestinienne dans le nord de la bande de Gaza, Sharon a provoqué précisément ce que les dirigeants syriens et palestiniens cherchaient à obtenir: une prise de conscience américaine de la nécessité d'éteindre le feu qui couve dans la région.

Priorité inversée. Inquiets à l'idée que l'homme soit fidèle à sa réputation de leader «qui n'en fait qu'à sa tête», les Etats-Unis se sont empressés de mettre le holà aux ambitions militaires du successeur d'Ehud Barak avant que la situation leur échappe. Renversant ainsi l'ordre de leurs priorités. «Je pense que la situation ici a pris le dessus sur le problème que nous avons actuellement avec l'Irak. J'ai voulu me concentrer sur les questions en rapport avec les Palestiniens et l'attaque israélienne», a ainsi déclaré le secrétaire d'Etat adjoint américain, Edward Walker, jeudi à Damas, où il devait initialement discuter du dossier irakien, priorité orientale de l'administration Bush.

Brutalement rappelé à l'ordre par les Etats-Unis mardi, puis par l'Uni