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Libération

Le Montenegro en voix d'indépendance

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Principal enjeu des législatives: le divorce avec la Serbie.
publié le 21 avril 2001 à 0h32

Podgorica envoyé spécial

Les plus impatients ont déjà collé, sur leurs plaques d'immatriculation, le vieux drapeau royal à la place des couleurs yougoslaves. D'autres arborent de triomphants «MN» à l'arrière de leur voiture, comme si la petite république du Monténégro, l'autre composante de la république fédérale de Yougoslavie aux côtés de la Serbie, était déjà reconnue par la communauté internationale. Le kitsch patriotique reste pourtant discret, à la différence de la Slovénie ou de la Croatie, dix ans plus tôt, mais l'indépendance est dans la tête d'une majorité de Monténégrins.

«Ici, ce n'est pas la Serbie.» «Beaucoup n'arrivent pas à comprendre que la plupart des Monténégrins, traditionnellement proches des Serbes, partageant la même langue et la même foi orthodoxe, ne se sentent pas et ne veulent pas être Serbes», souligne Miodrag Petrovic, fondateur de l'hebdomadaire indépendant Monitor, qui, pendant des années fut, au Monténégro, la seule voix d'opposition au régime de Slobodan Milosevic.

Le divorce d'avec la Serbie représente le principal enjeu des législatives de ce dimanche. Les autorités de Belgrade assurent qu'elles ne s'opposeront pas par la force à une séparation du Monténégro. En revanche, les Européens et les Américains s'inquiètent ouvertement de la désagrégation de ce qui reste de la Yougoslavie, alors que la démocratie y est restaurée. Favorables à une réforme de la fédération, ils menacent même, en cas d'«initiatives unilatérales» des Monténégrins, de revo