La Chine populaire, qui revendique depuis 1949 l'île de Taiwan et qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour l'isoler diplomatiquement, a subi vendredi une série de camouflets. Le Japon, tout d'abord, a annoncé qu'il accorderait un visa à l'ancien président taïwanais, Lee Teng-hui, qui souhaite effectuer des «examens cardiaques» dans un hôpital japonais. Véritable bête noire de Pékin, qui le considère comme le principal «pro-indépendantiste» de Taiwan, Lee Teng-hui n'est certes plus en fonctions, mais demeure le symbole d'une île désirant vivre séparée de la Chine continentale, du moins tant que celle-ci ne se démocratise pas substantiellement.
Visa américain. Pékin avait, ces derniers jours, menacé Tokyo de ses foudres si un visa devait être accordé au «séparatiste» Lee Teng-hui, âgé de 78 ans. Or le Japon, qui d'habitude cédait aux pressions de Pékin sur la question de Taiwan, a cette fois décidé de tenir tête à la Chine. «Nous autoriserons [l'ex-président Lee Teng-hui] à séjourner au Japon du 22 au 26 avril», a indiqué vendredi un porte-parole nippon, qui a précisé diplomatiquement que cette décision avait été prise «pour des motifs humanitaires». Puis ce fut au tour du département d'Etat américain d'annoncer vendredi qu'il avait délivré un «visa de tourisme» à Lee Teng-hui, désormais considéré comme une simple «personne privée». Lee doit se rendre à New York en mai. Voilà six ans, alors qu'il était président, Washington avait délivré un visa à Lee: sa visite avait provo