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Libération

Tensions en Kabylie

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publié le 21 avril 2001 à 0h32

La commémoration, cette année, du Printemps berbère et des émeutes provoquées par l'annulation, le 20 avril 1980, d'une conférence de l'écrivain Mouloud Mammeri sur la poésie berbère, aura été endeuillée par la mort d'un jeune de 20 ans à l'intérieur de la gendarmerie de Beni Douala, en Kabylie. Arrêté mercredi soir, après un chahut de voitures, Mohamed Guermah a été grièvement blessé par trois balles tirées par les gendarmes. Il est mort vendredi matin à l'hôpital d'Alger où il avait été transporté.

Cette affaire semble toutefois sans lien avec cette commémoration qui a lieu tous les ans pour réclamer la reconnaissance officielle de la langue tamazight (berbère) et s'est déroulée en ordre dispersé. Quelque dix mille personnes ont ainsi défilé, vendredi à Tizi Ouzou, à l'appel notamment des partisans du Front des forces socialistes (FFS, opposition) aux cris de «tamazight», de «pouvoir assassin» et d'«aujourd'hui ou demain, l'enquête aura lieu», signe de l'impact des récentes dénonciations des responsabilités de l'armée dans certaines tueries.

La veille, jeudi, ils étaient de 3 000 à 4 000 à manifester, toujours à Tizi, à l'appel du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, coalition gouvernementale) de Saïd Sadi. Au-delà des slogans défendant le tamazight, les manifestants scandaient aussi «pouvoir assassin». Ce mot d'ordre, auquel les organisateurs tentaient de substituer «GIA assassin», témoigne de la colère provoquée au sein de la population par l'assassinat de