Québec envoyés spéciaux
En clôturant leur sommet, les 34 chefs d'Etat et de gouvernement des pays américains la «gran familia», selon l'expression qu'ils ont consacrée , étaient tous souriants. Malgré un week-end d'affrontements entre la police et les manifestants antimondialisation (lire ci-après), le troisième sommet des Amériques, à Québec, a été «un grand succès pour l'avancement de la démocratie dans notre hémisphère», s'est félicité l'hôte, le Premier ministre canadien Jean Chrétien. Objectifs atteints: les participants se sont entendus pour poursuivre leur projet de Zone de libre-échange américaine (Zlea), en se fixant comme horizon 2005.
Le Brésil à reculons. Le parcours d'obstacles de cette Zlea dénoncée par les manifestants dans les rues de Québec ne fait que commencer. Le Brésil, qui craint de perdre son influence sur le Mercosur (marché commun du Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay) et plus généralement son poids géopolitique dans la région, part presque à reculons. Son Président, Fernando Henrique Cardoso, a rappelé que le Mercosur reste sa priorité et qu'il n'acceptera la Zlea que si elle permet de dissoudre les lois antidumping (sous entendu: nord-américaines) et les subventions agricoles (idem).
Aux Etats-Unis, George Bush n'est pas encore assuré de réussir à convaincre le Congrès de lui confier un mandat de négociation («fast track»): les démocrates exigent des garanties sociales et environnementales et certains républicains sont sensibles aux pressions des