Pékin de notre correspondant
Le verdict a été lu samedi matin par les juges en direct à la télévision, et il n'a pas surpris: quatorze peines de mort. Trois heures d'émission spéciale sur la première chaîne de télévision chinoise, du jamais vu pour un procès criminel. Mais Zhang Jun n'est pas n'importe quel délinquant: il est présenté comme «le plus grand criminel» depuis la création de la République populaire, il y a un demi-siècle, responsable, avec son gang, de la mort d'au moins 28 personnes. Il sera exécuté avec ses complices et quatre concubines arrêtées avec eux.
Cette médiatisation sans précédent d'un procès de droit commun, avec logo spécial, plateau d'invités et reportages, vient à point nommé renforcer la campagne «frapper fort» lancée par le gouvernement pour endiguer la vague de criminalité qui, de l'aveu même des autorités, atteint des proportions alarmantes. Et pour être sûr d'être compris, le pouvoir a choisi la méthode la plus radicale: la mort.
Exécutions en série. Depuis le lancement début avril de cette campagne par le Comité central du Parti communiste chinois, dans un style et une rhétorique qui fleurent bon la période maoïste, on ne compte pas moins de 250 exécutions capitales en Chine, soit plus du double de la moyenne enregistrée par Amnesty International pour la décennie 90. Des dizaines d'autres peines de mort ont été prononcées dans des procès aux quatre coins du pays. La Chine, qui a recours à la peine capitale plus que le reste du monde réuni, est