Il y a sept ans, entre le 22 et le 25 avril 1994, plusieurs milliers de personnes ont été massacrés par les miliciens extrémistes hutus au couvent de Sovu au sud du Rwanda. Aujourd'hui deux religieuses, soeur Gertrude et soeur Marie Kizito, soupçonnées d'avoir livré aux tueurs les victimes de ce bain de sang, se retrouvent devant une cour d'assises à Bruxelles. A leurs côtés, un intellectuel rwandais, Vincent Ntezimana, et un homme proche du pouvoir extrémiste hutu, Alphonse Higaniro comparaissent sur le banc des accusés d'un procès exemplaire qui s'est ouvert le 17 avril et qui, pour la première fois, va permettre à la justice de dépasser les frontières pour se prononcer sur les responsabilités individuelles dans un génocide qui s'est déroulé à 6 000 km de distance. «Le 2 mars 1995, lorsque j'ai été saisi des premières plaintes, je ne connaissais pas plus le Rwanda que n'importe qui», a rappelé jeudi le juge d'instruction Damien Vandermeersch. Au cours de la première semaine d'audience, les douze jurés belges ont pu se familiariser avec le contexte général du génocide rwandais déclenché le 7 avril 1994 et qui fera près de 800 000 morts en seulement trois mois. Les tueries ont été planifiées au sommet de l'Etat mais la décision d'y participer était un «choix personnel», a expliqué l'historienne américaine Alisson Desforges. Les quatre accusés auraient fait ce choix, selon un acte d'accusation accablant. Des citoyens ordinaires pourtant, qui aiment le basket comme Vincent Nte
Le Rwanda jugé dans le détail.
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par Maria Malagardis
publié le 23 avril 2001 à 0h33
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