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Libération

«Il n'y a pas de Monténégrins, il n'y a que des Serbes».

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publié le 25 avril 2001 à 0h35

Belgrade

de notre correspondante

«A partir du moment où le Monténégro sera indépendant, il sera considéré par la Serbie comme un Etat étranger, à l'instar de l'Angola ou de la Grande-Bretagne, et les Monténégrins qui vivent en Serbie se réveilleront ce matin-là comme des étrangers, avec obligation de se déclarer à la police. Il se pourrait aussi qu'ils aient des problèmes à leur travail», aÊaverti Aleksandar Popovic, numéro deux du DSS (Parti démocratique de Serbie, le parti du président yougoslave Vojislav Kostunica), peu avant les législatives monténégrines qui ont donné une courte victoire à la coalition indépendantiste. Les Monténégrins pourront demander la citoyenneté serbe, a-t-il ajouté, mais ils devront, avant de l'obtenir, «vivre un an ou deux dans une sorte d'interrègne».

Craintes. Le président Kostunica a ensuite plus ou moins désavoué ces propos. «Les démentis passent la plupart du temps inaperçus. C'est la première déclaration qui frappe», affirme le professeur d'université Radoje Vuksanovic. Lui et sa femme sont nés dans un village près de Podgorica, capitale du Monténégro. Ils vivent depuis trente-quatre ans à Belgrade et n'ont jamais eu de problèmes parce qu'ils se déclaraient Monténégrins. «Dans le milieu universitaire où j'évolue, j'évite de parler politique. Mais ma femme et moi n'excluons pas que, si le Monténégro devient indépendant, un jour nos voisins ne viennent frapper à notre porte pour nous demander de nous en aller, comme cela s'est passé dans les ex