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Libération

L'armée algérienne veut rassurer Paris.

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Khaled Nezzar, ex-ministre de la Défense, vient redorer l'image du régime.
publié le 25 avril 2001 à 0h35

Le général Khaled Nezzar, ancien ministre de la Défense et ex-homme fort du régime algérien, est aujourd'hui à Paris. Sa présence pourrait être banale vu la fréquence des déplacements des «décideurs» algériens en France. Elle constitue pourtant un événement s'agissant de généraux qui assument la réalité du pouvoir, mais répugnent à apparaître et plus encore à s'expliquer. Mais l'onde de choc créée par le livre la Sale Guerre les a contraints à monter en première ligne pour répondre aux accusations d'un jeune officier algérien, Habib Souaïdia, qui dénonce la responsabilité de l'armée dans les tueries. Déjà, l'intervention ­ quasiment sans précédent en dix ans de guerre! ­ de Mohamed Lamari, le tout-puissant chef d'état-major, avait confirmé qu'il s'agissait d'une affaire d'Etat.

Trois éléments auront obligé les chefs militaires à s'impliquer davantage par peur de devoir un jour rendre des comptes sur les exactions reprochées: l'impact de ce livre (70 000 exemplaires en trois mois); l'impossibilité pour Alger de mobiliser en sa faveur, comme ce fut souvent le cas, des intellectuels étrangers de renom; enfin, la caution apportée à cet ouvrage par un préfacier irréprochable, le juge antiterroriste italien Ferdinando Imposimato.

Considéré encore très récemment comme l'un des deux «parrains» du système, Nezzar a donc décidé de monter au créneau en venant en France présenter ses «mémoires» (Echec à une régression programmée, Publisud). Mais il signifiait, dès samedi dans un entretien