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Libération

La fièvre du paludisme consume l'Afrique.

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Le continent organise la première Journée de la maladie.
publié le 25 avril 2001 à 0h35

Une histoire parmi d'autres: à 6 ans, faible et tremblante de paludisme, Judith Banigo se meurt. Dans sa minuscule hutte d'une zone marécageuse du delta du Niger, Judith ne peut rien faire. Elle attend. Le mois dernier, raconte l'AFP, le médecin qui l'a examinée dans la capitale de l'Etat de Bayelsa (Nigeria) a prédit qu'elle risquait de succomber d'une crise cardiaque au prochain accès. Ses parents n'ont ni les moyens d'acheter la moustiquaire imprégnée qui l'aurait protégée des piqûres du moustique porteur du parasite, ni les médicaments capables de traiter la maladie qui se développe dans le foie, puis le sang, causant de fortes fièvres.

Endémique. Aujourd'hui, 25 avril, c'est la première Journée africaine du paludisme, à l'initiative du mouvement Faire reculer le paludisme, structure originale dans laquelle se retrouvent toutes les agences de l'ONU. Une première qui arrive... bien tard. A côté du sida (2,5 millions de morts par an en Afrique) et de la tuberculose, qui continue ses ravages, le paludisme tend à occuper une place à part, celle d'une catastrophe sanitaire devenue chronique, presque banale. Si en Asie ou en Amérique latine les conséquences sanitaires de la malaria sont limitées (avec beaucoup moins de décès d'enfants), en Afrique, ce n'est pas le cas. Depuis les années 70, le paludisme y est redevenu un des principaux problèmes de santé publique, le taux de décès ayant presque doublé ces trente dernières années.

Ce sont surtout les enfants qui meurent du paludi